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Oeuvre non trouvée

note: 3 JFP (BIBLIOTHÉCAIRE) - 28 janvier 2017

« Limitless », la série qu’M6 diffuse en ce moment, met en scène un héros aux performances physiques et cérébrales démultipliées par la prise d’une pilule miraculeuse. L’occasion de lire les travaux du sociologue David Le Breton sur les relations que notre société entretient avec le corps, terrain d’expérimentations en tous genres. Pour certains, le corps est un support à modeler selon son désir (bodybuilding, tatouage, piercing), un matériau sur lequel agir pour réguler ses émotions (usage de psychotropes). Pour d’autres, parce qu’il est putrescible et imparfait, le corps est une sorte d’ennemi à abattre, dont idéalement il faudrait pouvoir se passer (intéressez-vous à l’exogenèse, elle pose bien des questions). Si tous les faits et cas exposés sont analysés avec objectivité, on sent clairement chez Le Breton une opposition aux techniques de procréation s’apparentant à de l’eugénisme, à une vision déresponsabilisante d’une nature génétiquement déterminée (qui justifie les inégalités) ou à l’appropriation par quelques compagnies privées de certains gènes, via brevets.
En bref, oui, le corps a des limites avec lesquelles il faut composer et non, le transhumanisme n’a pas que de fervents supporters. « L’adieu au corps » demeure en tout cas un outil utile à la réflexion sur la bioéthique, champ à ne pas laisser entre les mains des seuls scientifiques.