72 rue Gambetta 59110 La Madeleine

Fermé. Réouverture Vendredi à 10:00

Recherche avancée

Les longueurs (Claire Castillon)

note: 5Roman pour les ados et les adultes Smart (BIBLIOTHÉCAIRE) - 25 novembre 2022

Difficile de parler d'un tel roman et difficile en même temps de se taire. La première et la quatrième de couverture sont tout à fait explicites. Claire Castillon et la Collection Scripto de Gallimard frappent fort en proposant aux adolescents un livre sur la pédophilie. Écrit du point de vue de l'enfant, ce roman présente sans détour le mécanisme affreusement insidieux qui conduit un homme à prendre le pouvoir sur un enfant, annihilant à la fois l'innocence, la confiance en soi et la confiance portée aux adultes. C'est cru, c'est troublant de réalisme et très finement raconté.
Ce roman a reçu le PRIX VENDREDI 2022.

Les filles qui mentent (Eva Björg Ægisdóttir)

note: 5Voilà un bon polar islandais Eveline - 22 novembre 2022

Amateur de polar nordique, ce livre est pour toi.
Intrigue classique mais construction du récit surprenante.
Un très bon roman islandais.

Quand tu écouteras cette chanson (Lola Lafon)

note: 4Émouvant sans pathos, à lire ! Mélanie - 18 novembre 2022

Les animaux empaillés et les statuts ne prennent pas vie dans la nuit au musée de Lola Lafon, mais plutôt les fantômes…

L’autrice passe la nuit dans l’Annexe du musée Anne Franck à Amsterdam, là où pendant deux ans, la famille Franck et quatre autres personnes se sont cachées des nazis, là où la jeune Anne a écrit son fameux journal.

Loin d’être un énième récit sur la vie de la famille et leur fin tragique, l’autrice convoque des proches (ceux d’Anne comme les siens), des auteurs (de nombreuses citations parcours le livre), des souvenirs, pour faire de ce roman une longue réflexion d’une nuit sur la judéité, l’héritage, la famille, les camps, les survivants et pas que …

Tout au long du récit, deux histoires se chevauchent et s’emmêlent finalement, celle de l’autrice et celle de cette jeune écrivaine qui ne connaîtra jamais la joie d’être lue.
La question est d’ailleurs souvent posée : « À qui appartient Anne Franck ? ». Le journal publié a été une sélection de ses écrits faites par son père, une pièce de théâtre américaine dans l’après guerre censure sa judéité pour faire de son histoire une comédie familiale et romantique, ses cahiers sont exposés au musée, un film sorti en 1959 arrangeant la réalité pour la rendre moins tragique… la jeune fille devenue mythe appartient à tout le monde sauf peut être à elle même…

Elle voulait être lue, mais est ce que tout ceci lui aurait convenu ?

Le thème de la judéité et de son héritage est également abordé. La difficulté pour les descendants des survivants de construire face à l’absence du dire de ceux qui ont survécu, face au fardeau qu’on leur fait néanmoins porter et à l’injonction de vivre qu’on leur impose inconsciemment.

Aucun pathos malvenu dans ce roman, des émotions qui sont là sans être étouffantes, elles auraient d’ailleurs pu être un poil plus mordantes.

Première découverte de Lola Lafon pour moi et je suis plutôt très emballée. J’ai aimé me perdre dans sa tête, à suivre le fil de ses réflexions. Je renouvellerai l’expérience avec plaisir.

America(s) (Ludovic Manchette)

note: 3Sympa même si pas toujours crédible Mélanie - 18 novembre 2022

Une gamine (Amy/America) de 12 ans et demi qui traverse seule l’Amérique en stop pour aller retrouver sa sœur partie de la maison il y a un an pour devenir playmate. Voilà le résumé rapide de ce nouveau roman du duo à succès Ludovic Manchette et Christian Niemiec.

Cette traversée va amener bien sûr son lot de rencontres plus ou moins bonnes, plus ou moins loufoques et plus ou moins crédibles. Elle va aussi être l’occasion de grandir, d’apprendre, de rêver.

Amy ment, beaucoup. Elle va réussir à inventer des mensonges de façon totalement naturelle à chaque fois que les personnes qu’elle rencontre s’interrogent sur cette jeune fille voyageant sans parents.

Progressivement, Amy/tous-les-autres-prénoms-qu’elle-se-donne, va enlever des couches de mensonges, comme on pèlerai un fruit, pour aboutir à America. Elle se révèle aux autres et sans doute à elle même parallèlement. En cela, les codes du roman initiatique sont respectés et c’est un plaisir d’évoluer avec elle, de la voir passer de sa naïveté d’enfance à la réalité du monde.

Je dis que c’est un plaisir mais pas totalement, j’ai aussi ressenti beaucoup de tristesse… Cette pauvre gamine, dont ses parents ne se préoccupent pas plus que ça (pour ne pas dire s’en moquent totalement puisqu’ils ne s’inquiètent même pas de son départ), vit en même temps que son voyage, le deuil de sa seule et meilleure amie. Heureusement que ses rencontres lui procurent du soutien dans cette épreuve.

En résumé, c’est un roman feel good, agréable et rapide à lire, la narratrice est attachante. Néanmoins, il manquait un peu de profondeur à mon goût et un peu de crédibilité. Le genre est de plus très différent du dernier livre du duo et je ne n’avais pas anticipé cela avant ma lecture, j’ai donc été légèrement désorientée au départ.

Merel (Clara Lodewick)

note: 3 JFP (BIBLIOTHÉCAIRE) - 16 novembre 2022

Parfaitement intégrée à son petit village, Merel est progressivement, insidieusement, mise au ban de la communauté. Est-ce son statut de femme indépendante et heureuse de l’être qui est jalousé ? Est-elle juste un exutoire pratique à des problèmes conjugaux ? Une cible facile pour une jeunesse qui s’ennuie ? Avec un dessin inspiré de l’illustrateur Bruno Heitz et de peintres paysagistes flamands de l’entre-deux-guerres, ce premier roman graphique ne cherche jamais à faire joli mais à faire vrai. Il est plein de de cruauté mais réserve aussi des moments d’une tendresse infinie, y compris entre des adversaires qui se pensaient irréconciliables.

Black Pumas (Black Pumas)

note: 5Universel et intemporel Rémi (Bibliothécaire) - 15 novembre 2022

Black Pumas est de ces pépites soul intemporelles qui savent se mettre au diapason de nos émotions.
Les morceaux s’enchaînent dans un sans faute remarquablement varié. C’est fin, émouvant et vibrant de ce petit supplément d’âme qui vous capte.
J’en redemande.

Harleen (Štjepan Sejić)

note: 3Les origines du personnage déjanté Nicolas (bibliothécaire) - 8 novembre 2022

Comment le docteur Harleen Quinzel est devenue le personnage haut en couleur Harley Quinn ? Bien avant la Suicide squad et les Birds of prey, le comics décrit la transformation du docteur en psychiatrie en l'anti-héroïne bien connue des amateurs de Batman. Manipulation du Joker ou sincère histoire d'amour ? Le récit laisse place à l'interprétation, alors qu'Harley Quinzel glisse doucement vers le côté sombre de l'asile d'Arkham...

Les marins ne savent pas nager (Dominique Scali)

note: 5Alice au Pays des Mers Stephane (Bibliothécaire) - 4 novembre 2022

Un roman qui donne de l’air et qu’on lit en apnée. Liberté de ton, de narration, d’érudition, l'auteure jongle avec tous les savoirs comme un marin le ferait, et puisqu’il arpente la mer, pas besoin de plongée, les marins avancent comme la plume de celle qui les raconte. L’auteure est bâtisseuse de vie, légendes et vérités, humour et tragédies.
Partons pour l’île d’Ys ; arpentons un XVIIIe siècle réorganisé et dépeint aux goûts de l’auteure ; suivons la vie et les méandres d’une enfant de neuf ans : Danaé Berrubé-Portanguen, dite Poussin. La seule nageuse de l'île...

Les marins ne savent pas nager (Dominique Scali)

note: 4Plongée très agréable au cœur de l'île d'Ys Mélanie - 4 novembre 2022

Sur l'île d'Ys, soit tu es citoyen, soit tu es riverain. Dans le premier cas, les fortifications et la hauteur te protègent des grandes marées d'équinoxe qui submergent tout, dans le second à toi de trouver abri 2 fois l'an sans garantie de succès, dans une criarde ou sur un bâtiment.

N'es pas citoyen qui veut, n'es pas Issois qui veut. La saine rotation impose la méritocratie pour gagner sa place dans la cité. Néanmoins, on va bien vite comprendre que le mérite seul ne suffit point… corruption, cruauté, avilissement, ont libre cours à l'intérieur des murs.

C'est sur cette île qu'est née Danaé Berrubé-Portanguen, nom d'usage Poussin, issue de la lignée des Premiers Hommes, sachant nager parmi les marins ne le sachant pas.

Ce roman d'aventures, écrit à une époque où le homard était le plat du pauvre, boudé par les puissants et bradé sur les marchés, narre les péripéties de cette nageuse, ballottée de criques, en rencontres, en défis. C'est à travers sa rencontre avec 5 hommes bien différents, que l'on va découvrir cette femme d'un courage et d'une ténacité extraordinaire. Jusqu'à son dernier souffle, elle ne baissera jamais les bras.

Entre coupé au récit, des chapitres viennent nous préciser les us et coutumes de cette île si particulière d'Ys, nous expliquer certains mots de vocabulaires ou certaines expressions, comme le matelotage et ses dérivés.

La critique politique offerte par l'auteur, de cette mérito-démocratie corrompue, donne à réfléchir sur les éléments qui fonde le sentiment d'appartenance à une nation ou à une population.

Loin d'être pris en pleine tempête, l'eau est plutôt calme du côté lecteur, un peu trop même. Je n'aurai pas été contre un peu de rythme en plus ou quelques pages en moins, voir même les deux !

Néanmoins, j'ai eu le temps de beaucoup m'attacher au personnage de Danaé, jeune femme influençable mais qui parvient à mener sa barque (que dis-je son cotre même) sur cette côte inhospitalière, pour finalement trouver le bonheur ou du moins ce qui s'en rapproche le plus.

Route end n° 1 (Kaiji Nakagawa)

note: 4Ambiance morbide Natha (bibliothécaire) - 2 novembre 2022

On baigne dans une période tourmentée de la vie du jeune Taji, employé pour une société de nettoyage de scènes de crime. L’enquête est en cours pour retrouver un tueur en séries qui signe ses crimes d’une façon très particulière : en formant le mot "END" avec les parties de corps démembrés de ses victimes.
Le scénario est dérangeant, car la mort est évoquée de façon omniprésente (suicide, meurtre, décomposition des corps etc.). Thriller psychologique très bien ficelé mais glauque.

Sourire (David Le Breton)

note: 3 JFP (BIBLIOTHÉCAIRE) - 29 octobre 2022

Il peut être franc, narquois, timide ou mielleux. Invitation au dialogue, il peut aussi désarmer un adversaire ou, paradoxalement, masquer une grande détresse. Objet d’étude du dernier essai de David Le Breton, le sourire revêt une cascade de significations et reste bien souvent énigmatique : seul celui qui le délivre sait quels sentiments un sourire exprime ou... dissimule. Comme dans plusieurs de ses ouvrages précédents consacrés au corps, à la marche ou aux sens, l’anthropologue de Strasbourg se saisit d’un sujet universel d’apparence banale et en fait ressortir toute la richesse. Comme d’habitude, il s’appuie, pour illustrer son propos, sur une multitude de références culturelles, du sourire de l’ange la cathédrale de Reims à celui de Iago dans « Othello » ou d’Arletty dans « Les enfants du paradis ». Comme d’habitude, c’est captivant !

Ring Shout (P. Djéli Clark)

note: 4De la fantasy qui dépote dans les années 20 Nicolas (bibliothécaire) - 26 octobre 2022

Quelle découverte ! Phenderson Djéli Clark nous emmène dans une tempête mêlant évènements historiques, magie noire, chasse aux démons et épées enchantées. Sous couvert d'affrontements entre militants noirs et membres du Ku Klux Klan dans les années 20 aux États-Unis, l'auteur décrit un univers de fantasy horrifique bourré d'action. On s'attache très vite aux héroïnes, qui se démarquent par leur ténacité et leur caractère bien trempé. Elles devront user de toutes leurs ressources, y compris surnaturelles, pour déjouer la conspiration du Klan... Le seul bémol : un peu trop court !

Les derniers jours des fauves (Jérôme Leroy)

note: 3 JFP (BIBLIOTHÉCAIRE) - 25 octobre 2022

Les romans qui se nourrissent de l’actualité ont souvent quelque chose de ludique : le lecteur peut s’amuser à y reconnaître tel événement réel, telle personnalité publique derrière les situations et les personnages de fiction. Dans le dernier roman de Jérôme Leroy, sorti en début d’année, le contexte, fait d’insurrection, de pandémie, de canicule, d’état d’urgence, on le connaît, c’est le nôtre depuis trois ans. Le jeu ici consiste surtout à deviner quelles figures politiques en exercice dans notre pays ont pu inspirer les fauves du titre. Ce qui divertit aussi dans ce roman noir, au-delà de son ton détaché et piquant, c’est de se demander jusqu’où l’auteur va oser pousser le curseur. On sourit souvent donc, jusqu’à ce que cette histoire, où se succèdent les coups bas et où les barbouzes sont rois, tourne au jeu de massacre. Le livre est retors, comme peut l’être la politique exercée au plus haut niveau. Retors et dérangeant parce qu’on ne sait pas si Jérôme Leroy imagine le pire pour que le pire n’advienne pas ou si le pire, on y est déjà. Un récit haletant à recommander à tous sauf, peut-être, aux citoyens enclins à la paranoïa.

Suzuran (Aki Shimazaki)

note: 4Une plume douce et poétique Mélanie - 23 octobre 2022

Anzu est une professionnelle reconnue de la poterie. Elle vit seule avec son fils de 10 ans, ayant divorcé de son mari qui la trompait. Sa sœur travaille dans une firme internationale dans la grande mégalopole de Tokyo et collectionne les hommes.

Un jour cette dernière annonce qu’elle va se marier et qu’elle va bientôt venir présenter son fiancé à sa sœur et leurs parents. Cela va être le point de départ de plusieurs révélations mais également de nouveaux secrets.

C’est mon deuxième ouvrage de Aki Shimazaki et je retrouve avec plaisir la douceur poétique de sa plume, qui aborde néanmoins des sujets de tromperies et de trahison (de l’ex mari, du premier amour, de la sœur).

Tout est dans la retenue et la bienséance, il me manque un peu de tranchant dans les émotions. Tout est doux, y compris dans le négatif, mais trop doux. Anzu est en colère mais on ne sent pas sa colère, elle est déterminée mais on ressent à peine cet élan.

Je me rends compte en relisant mon billet que mon ressenti était plutôt similaire lors de la lecture de Tsukushi de la même autrice. De la douceur mais un manque d’animosité.

Néanmoins ce sont de belles histoires qui se lisent rapidement et avec joie.

Le rocher blanc (Anna Hope)

note: 3Parcours dans le temps Mélanie - 19 octobre 2022

Avec pour horizon commun un rocher blanc, nous traversons les destins de 4 personnages, l’écrivaine, le chanteur, la fille et le lieutenant, d’abord en remontant le temps de 2020 à 1775 puis en revenant dans le présent dans la seconde partie du livre.

Ces 4 destins sont bien distincts et j’ai eu du mal à avoir le rocher blanc comme seul fil conducteur de l’histoire.
Les personnages sont en proie à 1000 questionnements et il est possible de suivre ou deviner leurs peines et leurs aspirations. Il est aussi possible de comprendre que notre destinée ne tient parfois pas à grand chose. Un seul choix, semble t il anodin, peut avoir des conséquences bien plus importantes, l’effet papillon en somme.

Les personnages sont plutôt intenses et profonds, néanmoins je n’ai pas ressenti d’émotions particulières ou d’empathie face à eux.

Les thèmes abordés comme l’exclusion ethnique et la colonisation sont très intéressants et analysés avec sérieux, sans raccourcis ni stéréotypes.

J’ai aimé le style et l’écriture de l’autrice, néanmoins j’ai eu plus de difficulté à m’accrocher au récit. Vers la fin du livre j’ai trouvé cette phrase qui m’est apparue comme reflétant parfaitement mon sentiment face à ce livre : « Elle reste un moment, consciente qu’elle a envie de ressentir quelque chose, quelque chose qui lui échappe, qu’elle a souvent eu cette sensation, au cours de ce voyage, le sentiment qu’il y a un sens ici, mais un sens qui lui reste hermétique, une langue qu’elle ne comprend pas. ».

Je reviendrai sans doute à Anna Hope par un autre biais mais je n’ai pas eu de coup coeur ici.

La nuit des pères (Gaëlle Josse)

note: 4Très belle découverte Mélanie - 15 octobre 2022

On ne choisit pas sa famille et malheureusement celle ci peut faire plus de mal que de bien parfois (souvent ?).

Cela fait plusieurs années qu’Isabelle n’est pas revenue dans sa montagne natale, depuis une énième parole cinglante de son père. Néanmoins, lorsque son frère Olivier lui demande d’être présente et lui annonce qu’Alzeihmer a fait son entrée dans la vie de leur père, elle décide de rester plus longtemps que prévu.

Il y a peu de dialogues dans ce texte, nous sommes principalement dans les pensées d’Isabelle qui nous raconte son père, son enfance auprès de ce père blessant, indifférant, cassant, la colère chevillée au corps et leur mère servant de « paratonnerre ».

Ce retour dans la maison familiale est un terrible retour dans le passé et les souvenirs que chaque objet, chaque pièce de la maison ranime.
Mais c’est aussi et finalement une belle histoire de pardon, en tout cas un cheminement vers celui ci, entre cette fille et son père.

Gaëlle Josse vient de la poésie et ça se lit. Son sens du rythme et du phrasé est remarquable. Son style est très agréable à lire. Malgré peut être quelques longueurs, ses descriptions des sentiments, des souvenirs, des décors sont admirables, ses mots sont justes et marquants. C’est le premier mais certainement pas le dernier livre de cette autrice que je vais lire !

Cité engloutie (Marta Barone)

note: 5 JFP (BIBLIOTHÉCAIRE) - 12 octobre 2022

Dans ce premier récit très personnel, Marta Barone, 35 ans, ressuscite l’Italie du Nord des années 60 et 70, ses combats politiques, ses excès et son effervescence intellectuelle. Si elle s’attache à ce cadre, c’est qu’il est celui de son père, homme insaisissable qu’elle a peu connu puisque mort alors qu’elle n’avait que 24 ans. En compulsant des archives, en rencontrant les femmes qu’il a aimées, en se rendant sur les lieux qu’il a fréquentés, elle va recoller les fragments épars de la trajectoire de ce père difficile à cerner et en faire ainsi véritablement la connaissance. Par-delà la mort, la rencontre père-fille finit par avoir lieu. C’est très émouvant.

Le vent nous portera (Jojo Moyes)

note: 0Le vent nous portera Marie-France - 11 octobre 2022

J'admire le courage de ces femmes qui par delà les préjugés n'ont suivi que leurs courage pour distribuer des livres qui ont contribué à l'éducation. Très bien écrit , description des lieux parfaite.

Est-ce ainsi que les femmes meurent ? (Didier Decoin)

note: 4Récit marquant Mélanie - 5 octobre 2022

En 1964, la jeune Kitty Genovese rentre tard chez elle après son travail. Winston Mosseley, prédateur, va l’attaquer au couteau dans la rue. Malgré ses cris, aucun des nombreux témoins de la scène ne va appeler les secours, et Mosseley aura largement le temps de tuer et violer la jeune femme.

C’est un voisin non présent le soir du drame qui raconte l’histoire et le procès du meurtrier. Il sera scandalisé, comme l’Amérique entière, de l’inaction des autres voisins, spectateurs passifs du drame se jouant devant leur fenêtre.

Cette tendance à la passivité sera étudiée par la psychosociologie et définit comme l’effet témoin, c’est à dire la diffusion de responsabilité dans le nombre de témoins, entraînant l’inaction de ces derniers.

Je connaissais l’histoire et le concept mais le récit n’en ai pas moins glaçant. La rédaction à travers les yeux de ce retraité, passionné de pêche à la mouche, rend la narration un peu plus originale qu’un simple récit ou chronique judiciaire.
Malgré tout, le roman ne rajoute pas de fioritures et reste assez près des faits, et tant mieux sans doute.

J’aurai apprécié en savoir plus sur la femme et les enfants du tueur, comment ont ils vécus le procès, comment ont ils (sur)vécus ensuite ?

Et vous, si vous aviez assisté à un tel drame, qu’auriez vous fait ? La réponse vous semble sans doute évidente, vous auriez agit ! Et pourtant, les études ont confirmé que plus le nombres de témoins était élevé, moins ceux ci alerter les secours.
A l’instar de l’expérience de Milgram dans laquelle des êtres humains envoient des décharges électriques à d’autres humains, simplement parce qu’une autorité supérieure leur a demandé de le faire, l’Homme est capable d’atrocités…

GPS (Lucie Rico)

note: 2Itinéraire fermé pour moi Mélanie - 5 octobre 2022

Malgré le gps je me suis complètement perdue …

Nous sommes dans la peau d’Arianne, journaliste au chômage, monologuant à la 2eme personne du singulier avec son amie Sandrine. Cette dernière a partagé sa localisation pour lui permettre de la rejoindre sur le lieu de ses fiançailles. Mais à la suite de ses fiançailles, Sandrine disparaît… pas le point rouge symbolisant sa localisation.

Arianne va alors vivre à travers ce point personnifiant son amie, voyager à travers lui, elle qui ne sort plus de chez elle, grâce à Google map et street view.
Le point rouge est complètement incarné et continue de l’être même après qu’un cadavre brûlé soit retrouvé près de l’arbre où les 2 amies se sont rencontrées.

Je n’ai absolument pas été embarquée par ce livre, j’ai peut être été hermétique à certains niveaux de lecture. Il y a sous jacent une critique du monde moderne et technologique qui nous absorbe, nous happe pour enfin nous recracher fragile et sans défenses.

Il n’empêche que je me suis profondément ennuyée, j’ai hésité à plusieurs reprises à stopper ma lecture. Le fait de connaître la fin n’a absolument pas changé mon point de vue.
Je n’ai rien ressenti en lisant ce roman, aucune émotion ne m’a atteint, peut être comme la narratrice finalement qui semble imperméable au monde qui l’entoure, froide face au sordide des faits divers qu’elle relate dans ses articles.

Malgré l’itinéraire tracé, la rencontre ne s’est pas faite …

Mucha et l'art nouveau (Philippe Thiébaut)

note: 5Plein les yeux Natha (bibliothécaire) - 30 septembre 2022

Cet ouvrage retrace l'œuvre de Mucha : sa vie, son parcours, ses inspirations, ses mécènes et présente également ses artistes contemporains.
Originaire de Moravie (République Tchèque) Alfons Mucha se rend en France en 1887 pour parachever sa formation.
À Paris, son travail d'affichiste auprès de Sarah Bernhardt lance sa carrière. Élégantes affiches d’un style très affirmé, audacieux pour l’époque, les affiches sont victimes d’arrachages. Arabesques, formes végétales, idéalisation de la femme (incarnation de la beauté en harmonie avec la nature), longues chevelures etc. son style est riche d’ornements et de symboles. C’est une révolution dans les codes de l’affiche publicitaire.
Son activité d’affichiste occulte trop souvent les autres aspects de sa production comportant aussi des peintures, des sculptures, des dessins, des décors, photographies (pour réaliser ses illustrations) vases, bijoux, meubles. Avec un côté mystique prononcé (auréoles, illustration d’un pater noster), Mucha est convaincu que son art peut participer à un monde meilleur. Il défend l'alliance du beau et de l'utile.
Mucha reste indissociable de l’image du Paris 1900, notamment de l’Exposition Universelle, qui a tout de même rassemblé 51 millions de visiteurs, mais j’ai été étonnée de la brièveté de l’engouement autour de cet artiste, preuve néanmoins du foisonnement artistique de l’époque. Cette immersion dans l’Art Nouveau nous invite également à s’intéresser au mouvement Art déco.
Un beau livre à feuilleter et à offrir, au papier épais et aux illustrations magnifiques.

La petite menteuse (Pascale Robert-Diard)

note: 3Agréable mais manque de profondeur Mélanie - 30 septembre 2022

Vous souvenez vous de l’adolescent.e que vous étiez à 15 ans ? Vous souvenez vous de vos années collège et surtout est ce que ces souvenirs sont bons ou mauvais ?

Lisa, elle, c’est la salope du collège, depuis que ses seins ont poussé plus vite que ceux de ses camarades. Elle en est fière de ses seins Lisa, voilà enfin quelque chose qui la distingue des autres et de sa sœur si parfaite.
Mais les garçons à 15 ans, ça pense rarement avec la tête … et Lisa elle n’ose pas vraiment dire non.

Son moral chute et nombreux sont ceux qui tentent de savoir ce qu’il se passe. Tous tellement insistants que c’est finalement une fausse histoire qui va sortir de sa bouche à Lisa.

Nous sommes au procès en appel de son violeur présumé. Cette fois ci, elle choisit elle même l’avocate qui va la défendre et ce sera une femme ! Elle va lui livrer son histoire, elle va lui (dé)livrer son mensonge. Mais à quel prix ?

Le thème est plutôt intéressant, et l’angle choisit original puisqu’il permet de comprendre la mécanique qui aboutit au mensonge de la jeune fille. Elle est victime, aucun doute là dessus, mais pas de l’infraction pour laquelle elle a déclaré ce statut. Et celui qu’elle a accusé de viol a déjà passé 3 ans en prison …

Même si le sujet est bien choisit et qu’il est intéressant de se poser la question du mensonge dans cette parole féminine délivrée d’aujourd’hui (il reste encore du chemin tout de même !), il m’a manqué de profondeur dans les protagonistes et le questionnement général.
J’ai eu du mal à plonger complément avec les personnages, à m’attacher, alors que je fonctionne plutôt à l’affect et à l’émotionnel quand je lis.

Mais il m’a aussi manqué de profondeur intellectuelle. J’aurai voulu que le débat soit plus poussé entre l’avocate et la copine de son fils Adèle « qui n’avait que le mot sororité à la bouche mais osait traiter de conne une fille plus jeune qu’elle au prétexte qu’elle allait nuire à la parole des femmes ». Cet angle aurait mérité sans doute plus que quelques lignes.

Le tout est néanmoins bien écrit et agréable à lire. On sent la précision de la plume de la chroniqueuse judiciaire et la juriste en moi n’a pu qu’apprécier, notamment, la construction de la plaidoirie finale.

The witcher 3 (CD Projekt Red)

note: 5100 heures de jeu Martin - 29 septembre 2022

Si vous empruntez The Witcher 3, déjà c'est une très bonne idée, mais prolongez directement votre emprunt. Le jeu est chronophage et pourtant on ne voit pas le temps passer. Il n'est pas nécessaire d'avoir joué aux 2 premiers pour découvrir les Terres de Geralt de Rivia et suivre ses aventures. Le jeu est magnifique, envoûtant, remballe tous les RPGs auxquels vous avez déjà pu jouer.
Quand vous l'aurez fini, vous trouverez les autres jeux inintéressants pendant un certain temps mais ça revient vite, ne vous inquiéttez pas.

Death stranding (Kojima Productions)

note: 5Amazon Prime Martin - 29 septembre 2022

Vous aviez toujours rêvé de vous mettre dans la peau d'un livreur ? Voilà votre chance.
Certes, c'est un peu réducteur mais ça se rapproche de la proposition d'Hideo Kojima. Prévoyez un certain nombre d'heures à parcourir des terres désolées et désertes, à esquiver les fantômes, à essayer de réunir les pièces du puzzle de l'intrigue avant d'aboutir.
On tient ici clairement un jeu d'auteur, avec des partis pris forts, un rythme lent et qu'on a parfois l'impression de subir, mais qui constitue une expérience singulière. Si vous avez envie de jouer à un jeu comme aucun autre, foncez.

Ils ont changé de vie (Amandine Grosse)

note: 3un manque de diversité Manon - 18 septembre 2022

Les 28 portraits sont bien écrits et agréables à lire. Ce livre est une bonne base de réflexion pour une reconversion mais je regrette le manque de diversité dans les profils proposés : toutes les personnes sont privilégiées sur le plan économique et social, ce qui ne permet pas vraiment de se projeter lors ce que ce n'est pas notre situation. J'aurais aimé retrouver une réflexion sociologique sur les facilités / difficultés de la reconversion selon les personnes.
A la suite des portraits, un "mode d'emploi" bien construit regroupe conseils et astuces pour réussir sa reconversion.

Le choeur des femmes (Aude Mermilliod)

note: 5Un partage humain et généreux ! Manon - 17 septembre 2022

Cette BD adaptée du roman "Le choeur des femmes" est un véritable coup de coeur ! Jean Atwood, étudiante en médecine, doit réaliser un stage de 6 mois dans un service dédié aux femmes. Dès le premier jour, son médecin référent va lui proposer une nouvelle façon d'aborder son métier et ses interactions avec les patientes. En suivant Jean, on revoit nous aussi nos positions et nos croyances (et on apprend aussi plein de choses !). Le non-jugement, la posture professionnelle du médecin dans le parcours de santé des femmes, le consentement, les mutilations génitales... autant de problématiques que le livre aborde avec conviction, générosité et humanité. Cette lecture m'a donné encore plus envie de découvrir l'oeuvre de Martin Winckler dont elle est adaptée !

On était des loups (Sandrine Collette)

note: 4Un livre plein d’émotions (négatives) mais qui vaut le coup ! Mélanie - 17 septembre 2022

C’est une drôle d’aventure que m’a fait vivre Sandrine Collette. Pour mes premiers pas à ses côtés, j’ai suivi Liam et Aru, un père et son fils qui partent de chez eux suite au décès de la maman du petit garçon, tuée par un ours. En effet, ils habitent en terrain « hostile », au beau milieu de nulle part, le premier voisin à 4h de marche.

Après le décès, Liam souhaite confier son fils à un oncle et une tante, jugeant sa vie inadaptée (chasse, traque pendant plusieurs jours) à un garçon de 8 ans, si sa mère n’est plus là pour veiller sur lui. Mais l’oncle va refuser.

Nous accompagnons donc le duo pendant leur longue chevauchée aller retour, en plein deuil d’une femme pour l’un et d’une mère pour l’autre.

Le récit a lieu dans la tête de Liam, nous connaissons ses moindres pensées, vraiment toutes et je l’ai haï pour avoir osé les penser. Je n’ai été que colère contre ce père toute la première partie du livre, à tel point que j’ai eu du mal à poursuivre ma lecture.

Puis vient la révélation, la quête de la paternité et j’ai commencé à apprécier cet homme perdu dans l’abîme de ses sentiments, à remarquer ses efforts, à l’encourager mentalement à les poursuivre.

Nous vivons une incursion intense dans une relation père fils quasi inexistante jusque là et qui doit se construire au milieu du chaos du deuil.
J’aurai apprécié être aussi un peu dans les pensées de ce petit garçon taiseux, duquel nous ne savons rien.

Ce livre m’a fait mal mais j’ai réalisé qu’il fallait sûrement en passer par là et j’ai finalement pris plaisir à le lire jusqu’au bout.

Ne vous fiez pas aux apparences (Tess Sharpe)

note: 4 Manon - 17 septembre 2022

J'ai passé un excellent moment à suivre Nora, Wes et Iris, 3 ado pris en otage dans un braquage de banque. Ce thriller jeunesse ne laisse pas une seconde de répit ! J'ai été très sensible à la justesse avec laquelle certaines thématiques sont abordées comme les violences psychologiques.

Horizon : Forbidden West (Guerilla Games)

note: 5Une suite digne Martin - 16 septembre 2022

Si vous avez aimé Zéro Dawn, vous aimerez cette suite. Pas de révolution côté Gameplay mais une aventure hyper intéressante et prenante, un bon step up en termes de mise en scène (même si on pourrait faire encore beaucoup mieux).
Par contre attention si vous l'empruntez : le jeu a une grosse durée de vie donc ne traînez pas :)

Ratchet & Clank : rift apart (Insomniac Games)

note: 4Ratchet de Proust Martin - 16 septembre 2022

Si comme moi vous avez grandi avec les jeux Ratchet & Clank vous serez comblés de retrouver l'ambiance de ces jeux. Les niveaux sont inspirés au moins autant que les armes et l'inclusion de nouveaux personnages / des dimensions alternatives se fait brillamment.

Deathloop (Arkane Studios)

note: 4Une bonne surprise Martin - 16 septembre 2022

Si vous avez aimé les Dishonored, foncez. Si vous n'y avez pas joué, jouez-y puis foncez. Je m'attendais à un shooter brainless et finalement le jeu est beaucoup plus profond. Pas de révolution technique mais un level design toujours aussi efficace et un gameplay ultra intéressant avec ce principe de boucle temporelle.

Amelia Westlake n'existe pas (Erin Gough)

note: 4Un moment de sororité fort Sarah - 12 septembre 2022

Deux filles que tout opposes vont trouver cause commune face aux inégalités de leur lycée. Elles vont alors créer le personnage de Amelia Westlake pour mener leur révolution. Car finalement, est-ce que toutes les règles sont bonnes à suivre ?
Un roman rempli de sororité et de combat qui nous donne envie de faire entendre notre voix.
"Et puis je me rappelle à quel point il est important de s'exprimer."

Le train des enfants (Viola Ardone)

note: 5Bouleversant d’émotions Mélanie - 10 septembre 2022

C’est les yeux remplis de larmes que j’ai lu quasiment 1/3 de ce merveilleux roman. Ce sont donc essentiellement les émotions qui vont guider ma critique.

Nous montons dans un train en partance de Naples en 1946, dans la misère du sud de l’Italie, avec Amerigo Speranza petit gamin de 7 ans. C’est lui qui va nous raconter son histoire, d’une écriture un peu enfantine qui m’a d’abord légèrement agacée puis très vite complètement emportée.

Sa mère ainsi que d’autres parents, décident d’envoyer un ou plusieurs de leurs enfants dans le Nord, un voyage organisé par le Parti communiste, afin qu’ils soient accueillis par des familles plus aisées.

Nous partageons sa tristesse de petit garçon, contraint de quitter sa mère (pas très chaleureuse) pour l’inconnu. Il va atterrir dans une famille aimante, dans laquelle il va apprendre à réparer des instruments de musique et à jouer du violon. Il la quittera néanmoins comme prévu quelques mois plus tard pour retrouver Antonietta sa maman.

Il vit alors une deuxième déchirure de quitter cette nouvelle famille et se retrouve à nouveau face à une mère froide et une vie de pauvre, qui ne lui convient plus puisqu’il a pu côtoyer son rêve : le violon.

Je n’ai pu qu’imaginer la douleur que ce doit être pour une mère, de laisser partir son enfant, même pour son bien. Pourtant j’ai éprouvé de la colère envers Antonietta, qui paraît tellement distante envers son fils. Mais peut on donner ce que l’on n’a pas reçu ?

Et la douleur de la séparation d’un enfant de 7 ans avec son parent, la peur qu’il a ressenti face à l’inconnu et au doute.
Peut on lui reprocher de n’être pas vraiment heureux de revenir, de vouloir vivre son rêve ? De vouloir quitter la misère et la froideur d’une mère qui doit pourtant l’aimer plus que tout ?

A travers une histoire vraie dont je n’avais absolument pas connaissance, Viola Ardone parvient à imaginer et à transmettre avec brio toute la force des sentiments des personnages. Un véritable coup de cœur.

Tout quitter (Anaïs Vanel)

note: 4Agréable et immersif ! Manon - 3 septembre 2022

L'histoire commence par le départ de l'autrice de la capitale vers La Sud. Au fil des 4 saisons, elle nous raconte son nouveau quotidien et les nouveaux défis qu'elle rencontre. Tout au long de l'année que l'on passe à ses côtés, elle nous transmet sa passion pour le surf, pour le "bleu" et pour la vie. Un roman autobiographique très agréable à lire grâce à une écriture fluide et à son découpage : une page = un moment de vie.

Et à la fin, ils meurent (Lou Lubie)

note: 5Analyse décalée et surprenante ! Manon - 1 septembre 2022

Je me suis régalée en lisant ce livre ! J'ai beaucoup apprécié (re)découvrir les contes avec les axes de réflexions choisis par l'autrice Lou Lubie. Les illustrations sont efficaces, la colorimétrie soignée et les analyses pertinentes. Le travail de recherche derrière cet ouvrage semble titanesque ! Je recommande fortement cette pépite !

Et à la fin, ils meurent (Lou Lubie)

note: 5Coup de coeur Nina - 1 septembre 2022

Petite pépite de la très douée Lou Lubie (La fille dans l’écran – Goupil ou face) cette fois-ci l’autrice nous plonge dans l’univers des contes. Analyse historique et actuelle, c’est avec humour et sarcasme qu’elle désacralise cet univers pas si féérique… Une étude approfondie, un bel objet-livre on se délecte de cette lecture et des réflexions apportées par l’autrice.

Tsukushi (Aki Shimazaki)

note: 4De la douceur jusque dans la trahison Mélanie - 24 août 2022

C’est une malheureuse boîte d’allumette représentant deux tsukushi (tige à sporanges de la prêle) qui vient mettre le feu aux poudres de la vie paisible que mène Yuko.

A la première personne, celle-ci nous raconte comment 13 ans auparavant elle a épousé son mari, seul héritier d’une faste compagnie japonaise, renonçant du même coup à une demande en mariage d’un commercial de la même compagnie qu’elle commençait à aimer. Un mois après son mariage, elle apprend qu’elle est enceinte mais son nouveau mari accepte sans difficultés aucunes d’élever l’enfant comme le sien.

L’histoire se place au 13ème anniversaire de sa fille, dans une vie facile et douce, dans la richesse et l’aisance, dans l’apparence et, croit elle la réalité, d’un couple parfait. Des révélations vont néanmoins venir mettre en péril cette tranquillité et remettre en question plusieurs choix de vie.

C’est avec douceur qu’Aki Shimazaki nous décrit, pendant une grosse moitié du roman et à travers le regard de Yuko, ce calme avant la tempête. C’est avec autant de douceur que nous arpentons ensuite le chemin de la trahison et de la remise en question.

Ce roman se lit avec une facilité déconcertante, la douceur de l’écriture en est presque dérangeante. Il m’a manqué d’animosité, de colère et de virulence dans ce que j’ai ressenti à cette lecture. Néanmoins, il permet de se questionner sur le couple, est ce que « l’apparence d’être un couple importe plus que l’amour » ? Que se passe t il dans l’intimité une fois la porte fermée ?

T'as un joli visage (Shérazade Leksir)

note: 5Efficace et concret ! Manon - 18 août 2022

Un essai efficace et concret qui donne les clés de compréhension nécessaire pour identifier / lutter contre la grossophobie au quotidien. L'autrice, à travers différents témoignages, illustre ce que c'est d'être une personne grosse en France. Au fil des pages, on comprend comment le regard erroné de la société sur la grosseur met en danger physique et psychologique les personnes concernées. La lecture est fluide et très accessible.

Mamie Luger (Benoît Philippon)

note: 5 Justine - 12 août 2022

« J’avais 8 ans et il s’en prenait à un pauv’ chien, alors je lui ai cueilli les valseuses avec mes petites menottes. Là, j’ai une carabine entre les mains, alors imaginez les ravages que j’pourrais faire sur tous vos attributs réunis. »
Berthe est en garde-à-vue et, face au commissaire, elle vide son sac. Elle évoque sa grand-mère sur qui elle pouvait toujours compter, les hommes qui ont osé lui manquer de respect et qu’elle a dézingué sans état d’âme, mais aussi et surtout, le seul homme qu’elle n’a jamais aimé… le tout avec un humour truculent et des réparties croustillantes à souhait.

Les filles de Salem (Thomas Gilbert)

note: 4 Sarah - 26 juillet 2022

Les filles de Salem, nous raconte la tragique histoire du procès de Salem, qui a eu lieu au 17ème siècle. A travers Abigail, 14 ans, nous vivons les événements qui ont conduit à la mort d’une centaine de personnes pour cause de « sorcellerie ». Thomas Gilbert nous propose une bd riche en émotions, qui nous montre l’importance de se souvenir de l’Histoire et des femmes qui sont mortes à cause de la folie des hommes.

La fille dans l'écran (Lou Lubie)

note: 5 Sarah - 26 juillet 2022

Un roman graphique qui, à travers la rencontre de deux artistes, aborde les thèmes de l'anxiété, la phobie scolaire, l'expatriation, la difficulté d'être reconnue quand on veut mener une carrière artistique (photographe ou dessinatrice). Lou Lubie et Manon Deveaux, toutes deux autrices et illustratrices sur ce projet, nous offre un travail graphique très réussi.
Chacune des héroïnes à sa propre voix, grâce aux styles graphiques très différents. Alors que leurs histoires s'alternent et s’entremêlent, on ne perd pas pour autant le fil et on est plongé dans la naissance de cette relation, qui sera à l'origine de très belles choses.

Blackwater n° 1
La crue (Michael McDowell)

note: 5une "fantastique" saga Xavier - 15 juillet 2022

J'arrive au bout de cette saga familiale et je ne peux qu'ajouter ma recommandation au concert de louanges qu'a reçu cette œuvre fabuleuse.
Alors qu'il me reste quelques chapitres à boucler, je sens déjà que la famille Caskey va terriblement me manquer.
"Bienvenue à Perdido, petite ville perdue arrosée par les eaux noires de la rivière du même nom."
Cette saga familiale et clairement matriarcale - celle des Caskey, famille aisée puis richissime de la ville - va s'étaler sur plus de 50 ans et nous faire découvrir une galerie de personnages qui même s'ils ne sont pas tous sympathiques au sens manichéen du terme sont dotés de caractères bien trempés et sont tous attachants, tellement leurs personnalités sont bien développées et décrites.
L'auteur sait parfaitement alterner les axes narratifs pour, en un chapitre, s'attarder sur un évènement particulier, puis dans la foulée raconter en un paragraphe quelques années de la vie des Caskey.
L'histoire d'une famille assez "particulière", dont les personnages principaux sont les femmes qui dirigent de main de maitre le clan.
S'ajoute à cette saga tellement humaine une part de mystère et de surnaturel qui rend cette hexalogie absolument fantastique dans tous les sens du terme.
Bref une véritable pépite à 6 facettes.

Les filles de Salem (Thomas Gilbert)

note: 4Une BD bien faite mais parfois violente Victoire - 21 juin 2022

La BD est bien faite, les dessins bien effectués.
Cependant, elle n'est pas à destination des enfants car nombreuses scènes violentes peuvent les heurter.
Elle permet de comprendre une partie de l'histoire sur le sujet.

14-18 n° 1
Le petit soldat (août 1914) (Eric Corbeyran)

note: 5Une BD historiques aux beaux dessins Victoire - 21 juin 2022

Une très belle façon que de découvrir l'Histoire à travers cette BD.
Les dessins sont vraiment bien réalisés, elle se lit très rapidement.
La lecture donne envie de poursuivre vers les autres tomes !
La diversité des personnages permet d'identifié leur point commun : ils ont tous vécus, à la fois différemment et pareillement, les maux de la guerre...

Blancanieves (Pablo Berger)

note: 5Blancanieves Hélène - 18 juin 2022

Fille d'un torero et d'une danseuse de flamenco, Carmen est une réincarnation moderne de Blancheneige, librement revisitée. Sorti en 2012, ce film a été tourné en film muet avec orchestre (musique originale accompagnant la totalité du film). Images magnifiques, belle musique. Le making off de ce conte superbe est (pour une fois) très intéressant !

La passagère du vent (Alonso Cueto)

note: 0La passagère du vent Hélène - 18 juin 2022

Si ce beau roman prend ses racines dans la guerre de l'Etat péruvien contre la guerilla du Sentier lumineux, son histoire pourrait tout aussi bien parler d'autres guerres civiles ou "évènements". Une histoire de culpabiité, de dépassement du stress post-traumatique, peut-être aussi de rédemption, nourrie par moments de la sagesse quechua : "se souvenir ensemble pour oublier ensemble".

Le tourbillon de la vie (Aurélie Valognes)

note: 5Roman sensible auquel on s'identifie Victoire - 11 juin 2022

Le roman "Le tourbillon de la vie" d'Aurélie Valognes est écrit d'une manière à apprécier sa lecture fluide.
Sa construction en est d'autant plus agréable que l'on s'identifie, forcément, à l'histoire racontée. Que ça soit à l'un ou l'autre des personnages, la transmission, l'oubli, la famille et les petits moments heureux en font partie. Un vrai plaisir que de le dévorer.

Red man (Jean-François Chabas)

note: 5 Pauline (Bibliothécaire) - 11 juin 2022

Une nouvelle fois, Jean-François Chabas nous plonge dans l’histoire de l’Australie et de son peuple racine.
Souvent dur, ce livre nous oblige à ouvrir les yeux sur les conditions de vies imposées dès la colonisation aux différentes tribus aborigènes, et qui perdurent encore malheureusement aujourd’hui. Il nous force également à remettre en cause notre mode de vie face au réchauffement climatique.
On y découvre, ou re-découvre, une culture riche et proche de la nature qui ne mérite que le respect et l’acceptation.

À lire absolument et également par les adultes.

Akimbo (Ziak)

note: 5akimbo ziak Hugo - 10 juin 2022

je l'adore il est cool surtout les sons.

130 lettres caustiques et cocasses à la SNCF (Patrick Le Rolland)

note: 5hilarant si vous voyagez en train Caroline - 8 juin 2022

à chaque lettre, une explication de bonne foi de la part de la sncf en fin d'ouvrage. croustillant et ... avec des situations incroyables mais vraies !